Journal de bord

13 mai - Jour 14 - une horde, un contre-vent    



Mobirise

Journal de mon bord, 19 mai ce qu’il te plaît  

Bon, je vais passer à la courette… qui sera quasi déserte malgré le soleil qui darde
C’est certain
Pousser la porte de la chambrette où se morfondra le.la sociopathe du groupe

Tous les autres ?
Tous ceux qui sont vent debout devant la répression policière, la régression sociale, les injonctions étatiques…
Ils sont où ?
Ben en terrasse, voyons. On leur a donné cette liberté (qui est une liberté de 67ème choix) et ils ont abandonné le navire, la conquête des liberté à prendre (qui sont les seules valables comme on le disait jusque hier tous ensemble), alors ils y vont. Certains vont même redoubler d’ardeur, passer la journée, c’est sûr, à se conformer aux attentes gouvernementales. (…)
Ah.. du bruit…
C’est les copaines.
Eh, vous allez où ? Chez Sabine, là où il y a de la bonne bibine ?
Non j’me débine pas…
J’arrive 🎵tintintin 🎵
Bien sûr j’arrive🎶
D’ailleurs, 🎶 j’ai jamais rien fait d’autre qu’arriver 🎵
🍺
Oui, tout à fait, s’ils ont ouvert les terrasses, c’est grâce à nous.
🍺🍺
Ouais, y a que la lutte qui permet d’obtenir quelque chose maintenant
🍺🍺🍺
Ouais, d’ailleurs, faudra penser à le mettre sur le panneau du Bournot demain
🍺🍺🍺🍺

15 mai - Jour 16 

Action "Le mur des préoccupations" sur le marché d'Aubenas ce samedi 15 mai.
Malgré une météo capricieuse, nombreuses furent les personnes à se saisir de cet outil d'expression.
"C'était vous la semaine dernière qui dansiez ici ?"
Les préoccupées commencent à être identifiées.

Mobirise

14 mai - Jour 15 

Mobirise

13 mai - Jour 14 - une horde, un contre-vent    

En réponse à Stéphane Braunschweig, directeur de l’Odéon-théâtre de l’Europe, Serge Dorny, directeur de l’Opéra national de Lyon, Macha Makeïeff, directrice de La Criée Théâtre national de Marseille, Muriel Mayette-Holtz, directrice du Théâtre national de Nice qui appellent à lever les occupation, ce message de la coordination nationale : 

"Nous, occupant.e.s des plus de 100 lieux de culture partout en France, réitérons notre socle commun de revendications et notre détermination à poursuivre le mouvement tant que celles-ci ne seront pas intégralement satisfaites.
Nous sommes solidaires entre tous les lieux occupés, et respectons leur pluralité dans les modalités de mobilisation.
Nous condamnons unanimement les pressions et les expulsions que subissent certains lieux et saluons les directeur.ice.s qui se sont positionnés du côté de la lutte et du progrès social."

Puis ce rappel de citations envoyées par les occupant·e·s de l'Odéon

« Ce théâtre que je fais, il cherche à s'inscrire dans l'histoire sociale, tout simplement. Et si sur cet immense terrain où se déroulent les querelles du monde ma place est misérable, c'est à cette place et à cette place seule que je tiens... le théâtre est au premier chef un service public, tout comme le gaz, l’eau, l’électricité ». 

Jean Vilar

 « C’est une lutte où la culture ne se célèbre pas elle-même en oubliant qu’elle est souvent une pratique essentielle de la domination de classe et du loisir bourgeois mais où elle essaye de devenir un instrument d’émancipation qui prend en charge les plaintes des plus dominés et des plus démunis pour créer un monde plus solidaire ».

Geoffroy de Lasganerie sur le parvis de l’Odéon le 2 mai 2021

#OccupationPartout
#occupationodeon
#NousOccuponsIlsBloquent » » » »

12 mai - Jour 13 - La nuit je m'en

Quel intérêt, alors que cette occupation, qui n'en n'est pas vraiment une car on a les clés, mais qui en est quand même une car on occupe concrètement un espace (oui d'accord, un espace qu'on nous a mis à disposition, un peu caché mais beaucoup de cachet), quel intérêt à s'arracher les sourcils pour assurer les nuits ? Pas de risque d'expulsion pour le moment.
Cette question revient de temps en temps.
Elle traverse l'esprit, parfois, des un·e·s, des autres.
C'est vrai, à quoi servent les nuits ?
Eh puis, le dimanche.
Y'a pas grand monde dans les rues, le dimanche. Peut-être pourrions-nous lever le pied le dimanche ?
Demain, c'est férié...
Ça ne sera sûrement pas plus foufou qu'un dimanche.
Ah, mais j'oubliais, on a piscine aussi.

La nuit je me mens.

Pour cela, nous continuerons.

11 mai - Jour 12

Il y aura donc bientôt la réouverture des lieux y z'ont dit.
Le 19, c'est ça ?
Eh bien alors, pourquoi continuer tout ça ? Pourquoi continuer chaque jour à se creuser la tête pour trouver des gens qui n'ont pas "piscine" pour rester la nuit ? Pourquoi, précaires circassiens du quotidien que nous sommes devrions nous nous acharner à jongler entre nos activités (professionnelles, familiales, procrastinatrices...) et CETTE activité à temps plein ?
Y'a réouverture.
De quoi se plaignent-ils les artistes ? Y vont bientôt pouvoir reprendre à bosser.
Nous entendons, ici ou là, ce lointain refrain qui chaque jour se rapproche. On a beau dire qu'il ne s'agit pas que d'artistes, que la réouverture n'est pas la solution miracle...Par je ne sais quelle astuce, une contre offensive au mouvement d'occupation des lieux culturels est en train de naître partout en france, souffle déjà le vent d'un combat bientôt illégitime.

D'altruistes directrices et directeurs à de pauvres (et minoritaires, et égoïstes) gauchistes : On rouvre, fermez-là.
Ils et elles rouvrent. On la ferme ?



10 mai- Jour 11 - Sans commentaire - 

9 mai - Jour 10 - Ça craint pour les copines et les copains...

Alors que nous profitions tranquillement d'un dimanche ensoleillé, observant au loin l'arrivée des nuages d'une pluie annoncée, ce message qui nous a fait l'effet d'une douche froide avant même que l'orage n'arrive dans nos contrées.

Communiqué de presse officiel suite à l’agression des occupant.e.s du théâtre

Le Théâtre d’Orléans a été victime d’une attaque dans la nuit du 8 au 9 Mai dernier.

Vers 1h du matin en effet un groupe de 5 a 6 individus a fait irruption par effraction dans le théâtre.

Ils ont poursuivi leur sinistre projet en agressant tout de suite le vigile du théâtre à coups de poing avant de le maîtriser au sol … Les autres se sont aventurés dans le théâtre avant d’être raccompagnés le plus calmement possible vers la sortie. Une altercation a alors éclaté et une volée de coups s’est abattue sur le groupe d’occupant.e.s mais face à notre nombre et notre détermination à ne pas se laisser intimider et violenter, les individus ont pris la fuite.


Le bilan, sans être préoccupant, nous semble déjà beaucoup trop lourd : 3 occupant.e.s du théâtre aux urgences avec des hématomes, des points de suture, et le vigile blessé et choqué comme nous tout.e.s.

Depuis 59 nuits, nous, occupant.e.s du théâtre d’Orléans, nous luttons contre la réforme de l’assurance chômage et pour la préservation de nos droits sociaux, et c’est dans ce contexte que ce groupe d’individus a tenté de porter atteinte à notre mouvement.

Si l’agression n’a pas été encore revendiquée, les méthodes ne font aucun doute pour nous.

Cette attaque est inadmissible, nous la condamnons avec fermeté, et appelons à la résistance de toutes et tous face à ces méthodes fascisantes.

Notre détermination à la poursuite de l’occupation reste intacte.

Orléans, le 9 mai 2021 Les occupant.e.s du théâtre d’Orléans.

Nous tenons ici à exprimer toute notre solidarité avec les occupant·e·s du théâtre d'Orléans.

Nous vivons décidémment une étrange période et il serait temps que toutes et tous en prenions véritablement la mesure. S'il y a bien un moment ou il faut s'organiser, faire bloc, inventer, se réinventer, maintenir le lien, c'est maintenant.

8 mai - Jour 9 - On passe à l'action



Mobirise

Aubenas - place de la mairie

7 mai - jour 8

Nous arrivons à notre première semaine. L'organisation quotidienne se peaufine, chaque jour de nouvelles têtes passent nous voir pour papoter, discuter, refaire le monde, proposer des actions...

La Chambrette prend forme, les tableaux se remplissent de nouvelles idées d'actions, de rendez-vous, de débats...

À l'image du centre Le Bournot que nous occupons (un peu), chacun·e d'entre nous poursuit son travail, ne s'est pas laissé abattre par la situation qui depuis un an tente de nous assommer.

À l'image du centre Le Bournot, culture & action sociale font partie de notre quotidien, avec les moyens du bord.
Actions en collège, en EHPAD, foyer de vie, en rue... on continue d'avancer, d'y croire, d'y croître.

Si nous occupons (un peu) Le Bournot aujourd'hui, ça n'est pas pour laisser penser que depuis un an rien ne se passe, Au Bournot ou ailleurs. Les équipes de La Bournot se battent au quotidien. Nous aussi.

Si nous occupons (un peu) Le Bournot, c'est avant tout pour exprimer nos inquiétudes sur ce "monde d'après" qui nous arrive en pleine figure.

Sommes-nous, parce que depuis un an nous continuons à (tenter d')avancer, illégitimes pour exprimer nos points de vue ?

L'occupation (légère) du Centre Le Bournot n'empêche pas Le Bournot de continuer à mener ses belles actions, tout comme elle ne nous empêche pas de mener les nôtres chacun·e de notre côté, tout en occupant le reste de notre temps à rêver collectivement d'un monde meilleur (et de tenter de le construire.) dans notre Chambrette qui est aussi la votre. 

Mobirise

6 mai - Jour 7 

Contre toute attente, je suis là ce soir, nous rangeons à quelques un·e·s la petite terrasse de la Chambrette.
Un tel : est-ce qu'on rentre la boite à idées ?
Un·e (autre) tel : tu crois qu'on va chourrer nos idées ?

5 mai - Jour 6 

Arrivé à 8H30 pour prendre la relève.
Petit dej partagé et séance de travail autour de la construction de notre lutte.
Arrive une nouvelle : les lycéen·ne·s se mobilisent !
Comme nous, précaires de tout métiers, intermittent·e·s, chômeuses, chômeurs, les jeunes se lèvent pour leur droit à une instruction de qualité, leur droit à l'égalité, leur droit à un avenir.
Alors, mon message est simple : Lycéen·ne·s, votre combat est notre combat ! N'hésitez-pas à venir nous rencontrer.
Nous voulons la même chose : le droit à un avenir.

4 mai - Jour 5 

Ce mardi, bien au frais dans notre courette, la journée a commencé avec une dizaine de personnes : discussions, élaborations, aménagements ont continué à égayer la journée. Une proposition d’action pour samedi est mise en discussion et validée à l’AG car oui, la 3ème AG s’est tenue dans la courette avec une trentaine de personnes, points infos, discussions et décisions ont rythmé cette AG.
Allez. En avant Simone. On continue.

3 mai - Jour 4 - 🎵J'arrive... tatata🎶... jamais rien fait d'autre qu'arriver. tatata🎵

Arrivée tardive sur les lieux (avant le couvre-feu, hein...) , dans la chambrette du Bournot. La fièvre du lundi jour est retombée, le soleil apporte sa dernière chaleur ; une petite bière sa première fraîcheur. Aux murs de la chambrette, un activiste au foulard élégant affiche les tâches du midi, de l'après-midi et de la nuit, met à jour le planning.
Je lui indique que depuis l'installation de l'occupation libératrice de vendredi je ne suis pas au courant de grand chose. De rien en fait. Il me dit que ça tombe bien parce que je suis chargé de faire le compte-rendu du jour.
Que voici donc.
Pour le reste, on a la nuit pour discuter, s'inspirer, s'informer, refaire des mondes.
Mon texte ne sera pas validé. C'est le principe.
Mince. Si j'avais su...

1er Mai - Jour 2 


Réveil aux petits croissants et pains au chocolat, derniers préparatifs avant de rejoindre la manif. Il bruine... Banderole sur les têtes, nous atteignons le lieu de ralliement. C'est super, pour Aubenas et par ce temps, il y a du monde. Les syndicats nous proposent la tête de cortège, Le Bournot est occupé ! Les précaires, les intermittent-es, les usagers ont décidé de faire entendre leurs voix.

Retour à la chambrette, discussions autour de l'ordre du jour de l'AG de 14H00, que propose-t-on, quelles modalités, comment laisser la place tout en impulsant un élan, est-ce une AG décisionnaire ? Le choix est fait de rappeler l'appel du théâtre de l'Odéon, de mettre en place trois groupes de travail sur les commissions définies lors de la 1ère AG. Ce ne sera pas une AG décisionnaire mais un lieu de proposition.

14H00, La halle d'Aubenas est investie, entre 130 et 150 personnes se retrouvent. Sont mis en proposition l'ordre du jour et le déroulé, pas d'opposition. Les groupes de travail se forment autour de 3 axes, actions, organisation, communication pour que chacun-e puissent faire des propositions, réfléchir sur les modalités de mises en oeuvre, de fonctionnement du collectif mouvant. Les idées, multiples, émergent, elles sont remises en commun et serviront de matière pour la suite.

Rendez-vous est donné demain, petit déjeuner partagé à 9H30 et à 10h30 les groupes de travail se reformeront, nous espérons sous le soleil. 

30 avril - Jour 1 - On s'occupe d'occuper

Après des heures, des jours, des semaines, des mois de discussions ici ou là, de rencontres là ou ici, d'hésitations, de certitudes, de doutes, et fidèles au traditionnel quart d'heure Ardéchois, le collectif "les préoccupé·e·s du Bournot" s'est constitué.

L'objectif, rallier l'appel de l'Odéon et rejoindre les 105 lieux occupés actuellement.
Nous sommes donc, depuis ce vendredi 30 avril, le 106e lieu.
Après de nombreuses discussions, un lieu nous est apparu évident : le centre Le Bournot.

Le Bournot, c'est la salle de spectacles du sud-Ardèche, c'est également un lieu de transmission, aux missions sociales et culturelles essentielles au bien être d'un territoire.

C'est aussi un lieu central à Aubenas, un espace nous offrant la visibilité nécessaire à la réussite de notre action.

12H, rendez-vous sur le parking. Veille de 1er mai, il pleut. Normal.

Petit à petit, des visages encapuchés apparaissent, ici et là. On se jauge, on se compte. À 20, on y va.
Il est 20, on y va ? On n'est pas 20. Le quart d'heure Ardéchois.

On est 20. On y va.

On rentre. "Bonjour, vous venez pour une résidence ?", "Non, c'est pour occuper"

L'équipe du centre Le Bournot contacte l'élu à la culture et très rapidement nous avons un premier temps d'échange. Quatre portes-parole s'engagent dans les discussions.

Nous : dans l'inscription du mouvement national, nous vous informons qu'à partir de ce moment nous occupons Le Bournot : nous pouvons vous accueillir, mais sur les heures d'ouverture. 

Temps de retour et concertation dans chaque partie.

Deuxième temps d'échange.
Résumé :
Nous : n'acceptons toujours pas votre proposition.
Le Bournot : ok, nous vous proposons une salle (25m2) qui donne sur une courette. Avec les conditions de non accès au reste des locaux, des interlocuteurs repérés et qui déclinent leur identité auprès de la police municipale.
Nous : merci pour l'accès à la salle mais pas d'accord pour donner l'identité de 4 d'entre nous auprès de la police municipale.

Temps de retour et concertation dans chaque partie.

3ème temps d'échange, avec l'équipe de Le Bournot. Quelques aspects techniques sont évoqués. Accord sur le fait que la relation de confiance a débuté et va se construire dans le temps.

Temps de retour et concertation dans chaque partie.

4ème temps d'échange.
Un consensus se profile. Pas d'identité à donner à la police municipale. Au besoin, nous pourrons sur les temps d'ouverture et en coordination avec le reste des activités de Le Bournot, jouir d'autres espaces dans le bâtiment. Chaque partie se dit honorée...

La première AG se tient dans la cour de Le Bournot : présentation de ce qui s'est passé dans l'après-midi et des résultats de la négociation, temps d'éclaircissement et de questions/réponses. Malgré des déceptions sur les premiers termes d'une occupation légère, c'est avec joie et envie que le collectif a envisagé la suite, rendez-vous est donné pour la manifestation du 1er mai.

Les 80 personnes présentes à l'AG, retournent dans leur pénates. Et 6 dans la Chambre d'ados, salle occupée, pour déplier leur duvet, réaliser la banderole et construire une proposition d'actions de la J-2.

Sourires et frétillements. 

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